Retour au bercail

Tu sais, avant que tu ne me juges,
Il faut que je t’explique deux, trois trucs…
L’écriture, elle m’a choisie;
Mes galères s’épellent ‘poésie’;
Les mots m’ont secouru,
Et du chemin depuis, j’en ai parcouru…
J’ai gratté, raturé
Souvent gaffé, mais je n’ai rien brûlé
De mes anciennes rimes
Ni de mes scènes de crime.

La vie a suivi son cours
Et j’ai apprise toutes mes leçons
Tout ce qu’on n’apprend pas en classe
Comme, “comment arrêter le temps”
Mais le temps n’existe pas :
C’est la vie qui me l’a apprise
Il n’y a qu’une succession d’événements
Qui te forment, te reforment,
Et à chaque coup, te transforment!

Alors non, ne me juges pas
Oui, j’avais des rêves,
Des projets de rêve,
Des certitudes qui furent parfumées de doute
Une innocence dont je me souviens encore le gout…
Je le répète : L’écriture m’a choisie
Comme l’a fait avant elle, la vie
Et avec elle, c’est souvent ma fête,
L’écriture aurait pu me prévenir
Que de notre adversaire je serais martyre.

Elle m’a apprise à aimer, puis à ne jamais m’attacher
Si les mots m’avaient lâché,
Je l’aurais lâchée, mais j’ai slamE.
Elle m’a apprise à rêver, puis m’as brutalement réveillée,
Aujourd’hui je ferme mes yeux
Pour mieux contempler la réalité …

Non, pas celle que la vie me présente
Déguisée en ego,
Haine, peine, dégoût
Qui déconcentre, elle, si encombrante,
Naah,
Je parle de celle qui est vrai
Celle qui m’a toujours fait vibrer
Et qui ne cesse d’exister
Au creux du silence assourdissant de mon âme.

Alors tu vois, t’oserai pas me juger
D’avoir oublié, le temps de quelques années,
D’être moi, avec moi, et en moi
Lorsque, errante dans un tourbillon événements
J’ai attendu le moment de ton retour, souvent en émoi
Comme figée dans le temps…
Mais le temps n’existe pas…
Tu vois, ne me juge pas
D’avoir été inconsciente aussi longtemps
Quand en fait tu attendais mon retour… au fond de moi.

Umwali Gloria

(Permission de publier obtenue par l’autrice de : https://wordsfromwounds.blogspot.com/)

Author

Umusozi Jali